«J'étais née pour me consacrer à l'étude des orangs-outangs», aime à
répéter Biruté Galdikas. Le destin fait bien les choses. Réfugiés à Toronto après avoir fui les Russes dans l'ex-Allemagne de l'Est, ses parents lituaniens croyaient fermement en Dieu et aux vertus de l'école. Plus tard, à la prestigieuse UCLA (University of California, Los Angeles), Galdikas, entre deux manifs et un concert de rock, assiste en 1969 à une conférence de Louis Leakey, le grand paléontologue alors au zénith de sa gloire. Sa vie en sera changée. Au moment de leur rencontre, Biruté a déjà craqué pour les orangs-outangs. Leakey, lui, est justement en quête d'un chercheur désireux de s'y consacrer. Dix ans plus tôt, il a lancé une jeune Britannique, Jane Goodall, sur les traces des chimpanzés en Tanzanie, et l'Américaine Diane Fossey dans les collines du Congo puis du Rwanda pour étudier les gorilles. A Galdikas, il promet Bornéo ou Sumatra. Elle devra attendre encore trois ans avant de partir mais le mythe des «trois anges» est né. Moquée à ses débuts, Goodall est aujourd'hui une des scientifiques les plus populaires dans les pays anglo-saxons. Elle a considérablement modifié notre vision des grands singes en montrant qu'ils étaient sociables mais aussi chasseurs, utilisaient des outils et transmettaient leur savoir. Assassinée par des braconniers et popularisée à l'écran par Sigourney Weaver, Diane Fossey est devenue un icône intouchable. Galdikas, elle, a quelques détracteurs qui lui reprochent