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Libération

La bioéthique en question.

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publié le 22 janvier 1999 à 23h16

La décision des National institutes of Health de financer la

recherche sur les cellules embryonnaires humaines survient au moment où de nombreux pays européens s'interrogent sur le statut à accorder à l'embryon humain. Au coeur du problème, une question: l'embryon peut-il être réifié, devenir un instrument de la recherche et de la médecine? En France, la loi de bioéthique votée en 1994 interdit en pratique toute recherche sur l'embryon. Cependant, ce point devrait être au centre des débats lors de la révision de cette loi par le Parlement au printemps. En 1997, le comité national d'éthique s'était prononcé en faveur des recherches sur les cellules embryonnaires «souches humaines», soulignant les perspectives thérapeutiques que leur utilisation pourrait ouvrir. Le comité indiquait que ces cellules ne sont pas des embryons humains dans la mesure où elles sont incapables ­ prises isolément et mises en culture ­, de produire un être entier. C'est précisément l'argument développé par les NIH" En Belgique, le débat se place «un cran» plus loin. Un projet de loi déposé ce mois-ci propose d'autoriser la création d'embryons par fécondation in vitro aux seules fins de recherche.

En Grande-Bretagne, c'est d'ores et déjà de clonage qu'il s'agit. La loi britannique autorise les recherches sur les embryons âgés de moins de quatorze jours. La question posée outre-Manche est de savoir si la recherche pourra créer des «embryons-clones d'adulte» obtenus selon la méthode qui a permis d'obtenir l