Moscou de notre correspondante
C'est désormais officiel: Mir en reprend pour trois ans. Après des mois de tergiversations, le Premier ministre russe, Evgueni Primakov, a tranché vendredi. La station spatiale, qui devait en principe retomber en juin 1999, pourra fonctionner jusqu'en 2002. Mais l'Etat russe étant trop pauvre, Mir devra financer son sursis sur des fonds privés. Cette décision devrait irriter Washington. Depuis des mois, les Américains font pression sur les Russes, afin qu'ils abandonnent Mir et consacrent leurs maigres ressources à l'ISS, la Station spatiale internationale (1). En raison de problèmes financiers pour achever le premier module, les Russes ont déjà retardé d'un an et demi la mise en place de l'ISS. «Si de riches businessmen veulent financer Mir, ce serait fantastique, a prévenu Michael Foale, directeur adjoint du centre Johnson, en visite récemment à Moscou, mais si c'est aux dépens du développement de la station internationale, ce sera négatif.»
A louer. Le décret signé le 22 janvier par Primakov ressemble toutefois à un voeu pieux. Selon ce texte, l'Etat transfère le contrôle de Mir à la société exploitante Energuia, qui a trois mois pour présenter un plan de financement. Mais où trouver l'argent? D'après les Russes, Mir coûte entre 200 et 250 millions de dollars par an. Ces dernières années, la station était essentiellement financée grâce aux contrats passés avec des partenaires étrangers: les Américains de la Nasa, les Européens de l'Esa (Agence