«Les mathématiques, invention ou découverte?» Jeu de construction ou
dévoilement du réel? La question a tout du «grand classique de la philosophie des maths», constate Karine Chemla (CNRS). Et «on ne va pas trancher en une soirée». La soirée de demain, justement, qui sera consacrée aux mathématiques à l'occasion de la «Semaine de la science» de Saint-Michel-sur-Orge, à laquelle s'est associé Libération (1). Elle réunira Stanislas Dehaene, Denis Guedj, Karine Chemla, Didier Nordon, tous mathématiciens ayant diversifié leurs recherches (lire ci-dessous): en neuropsychologie, histoire, ethnomathématique, poésie, écriture de romans ou d'articles de journaux, interventions radiophoniques" Un langage. Provocateur, Denis Guedj lance d'emblée que «la question [l]'embête parce qu'elle fait se braquer sur le rapport des maths et du réel». Et qu'elle ressemble à une question «obligée». Les maths, pour lui, ne sont qu'«une facette que les hommes se sont donnée du monde, et il y en a bien d'autres qui disent aussi du "vrai» sur le monde: «L'amour, raconter des histoires"» Ce qui l'excite plus, c'est de comprendre ce que font les mathématiciens quand ils travaillent: «Ils passent leur temps à faire bouger les choses, explique-t-il, pour ne s'intéresser qu'à ce qui n'a pas bougé.» En clair, à repérer des «invariants». L'esprit trouve alors «ce qui est le plus essentiel, ce qui est le plus profond et lié aux choses elles-mêmes». Les mathématiques se montrant de surcroît particulièrement raff