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Libération
Interview

«Là-haut, difficile de s'évader»

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Jean-Pierre Haigneré part pour six mois sur Mir.
publié le 16 février 1999 à 23h45

Record en vue : six mois à bord de Mir. Jean-Pierre Haigneré, qui doit s'envoler samedi 20 février de Baïkonour (Kazakhstan) en compagnie d'un Slovaque et d'un Russe, doit ainsi effectuer le plus long séjour d'un Français dans l'espace ; peut-être même battra-t-il le record d'un Occidental sur Mir, détenu jusqu'à présent par l'Américaine Shannon Lucid avec 195 jours. Il y réalisera toute une série d'expériences scientifiques et deux sorties dans l'espace. Bémol à la performance: ce doit être la dernière mission française sur la station spatiale russe.

En compagnie de Claudie André-Deshays, la première Française dans l'espace en 1996, aujourd'hui sa suppléante et compagne, Haigneré évoque pour Libération sa longue mission à venir, ainsi que l'évolution du vol habité avec le remplacement futur de Mir par la Station spatiale internationale (ISS, son sigle en anglais).

Mir, qui devait retomber à la mi-1999, sera finalement prolongée jusqu'en 2002. Les hésitations sur le sort de la station ont-elles pesé sur votre mission ?

Il y a eu des incertitudes sur la durée du vol. A l'origine, nous avions signé pour un vol de 35 jours, temps minimal, selon les Russes, pour accomplir une sortie extravéhiculaire, voulue par les Français. Puis, à la demande des Russes, le vol a été rallongé à trois mois ­ 99 jours exactement ­ et avancé de six mois. Comme, initialement, nous devions partir en août prochain, notre entraînement à la Cité des étoiles s'en est trouvé comprimé à sept mois. Cela arrangeait les Russes que la durée du vol corresponde à la fin de l'exploitation de Mir, qui, à l'époque, devait retomber à la mi-1999. Et puis il y a e