Jean-Pierre Haigneré, même pour ce voyage franco-russe pur jus, est labellisé «astronaute européen». Payé par l'Agence spatiale européenne et mis à la disposition du Cnes (agence spatiale française) pour la durée du vol, il va monter en orbite comme membre de l'EAC, l'European Astronaut Corps. Les ministres européens en charge de l'Espace en ont décidé ainsi: fini les petits drapeaux nationaux, vive l'European flag et un corps de l'ESA, pendant de la Nasa. Après tout, c'est bien l'Esa qui gérera la participation européenne à la Station spatiale internationale, l'ISS (International Space Station). Mais combien d'astronautes? Tous comptes fait, jusqu'en 2008, l'Agence européenne l'a fixé à 16 , à raison d'un vol tous les trois ou quatre ans par astronaute pour la mise en place et l'utilisation de la station. Le premier est déjà prévu pour avril 2000, et c'est l'Italien Umberto Guidoni qui sera le premier Européen à pénétrer dans l'ISS.
Pour ces 16 Européens, les nationalités sont fonction des participations financières des pays. Répartition théorique: quatre chacune pour la France, l'Italie et l'Allemagne, et quatre pour les «petits» pays. Déjà, 15 astronautes ont été recrutés (1) dont trois Français: Jean-Pierre Haigneré, Jean-François Clervoy et Léopold Eyharts. Avec une quatrième et seule femme du corps en ligne de mire: Claudie André-Deshays, pour qui l'intégration est acquise après le vol Perseus, fin 1999.
Problème: les astronautes du Cnes «surnuméraires»