La prévision du climat à six mois, c'est le nouveau grand défi des
météorologues, qui s'étaient réunis sur ce sujet à Paris le 11 février. «Un problème scientifiquement ouvert», déclare Philippe Courtier, directeur général adjoint de Météo-France. Ce qui signifie, en clair, que les prévisionnistes, tout armés qu'ils soient de leurs satellites, bouées météo et supercalculateurs, ont du pain sur la planche. Et qu'il faudra encore attendre «dix ans» pour espérer des prévisions fiables. Plus optimiste, plus commercial aussi, Pierre Bessemoulin, directeur de la climatologie (Météo-France), annonce cependant pour «2000-2001» une offre de produits commerciaux de «prévisions saisonnières». Et il se lance: selon lui, le printemps 1999 sera plutôt chaud aux Etats-Unis et en Europe de l'Ouest, quant à la fin de La Niña (refroidissement du Pacifique Est, l'opposé d'El Niño), il la voit pour mai 1999.
«La contradiction n'est pas si forte, affirme Jean-Claude André, directeur du Cerfacs (1), qui réconcilie à sa manière les points de vue. Car la prévision saisonnière, du moins au début, ne sera pas pour tout le monde.» Pour cause d'«éducation insuffisante». Pour le profane, difficile en effet de saisir d'emblée ce que signifient des prévisions de «tendances moyennes à fiabilité statistique». Ainsi, si la météo annonce «un été plutôt sec sur la France», cela pourra parfaitement se traduire par un mois de juillet un peu trop mouillé, un mois d'août totalement sec et un été conforme aux prévi