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Libération

Des bâtons dans les pales françaises.Très en retard, l'éolien souffre de l'incohérence des pouvoirs publics.

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publié le 2 mars 1999 à 23h58

La France est ridiculement à la traîne de l'Europe: 12,2 mégawatts

(MW) en métropole et 3,5 mégawatts outre-mer. Certes, 200 MW devraient être installés d'ici à 2002, dans le cadre du programme national Eole 2005. Lancé en 1996 par le ministère de l'Industrie, l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et EDF, il a pour objectif d'installer en France de 250 à 500 MW d'ici à 2005, en garantissant aux producteurs un prix d'achat raisonnable de leur électricité.

Après des appels d'offre, une vingtaine de projets de fermes éoliennes ont déjà été retenus. La plupart dans le Languedoc-Roussillon, mais aussi dans le Nord - Pas-de-Calais, la Drôme, la Manche, le Finistère et en Corse. Mais pratiquement rien n'est construit. «C'est vrai, ça piétine, et les acteurs locaux s'impatientent, constate Yves-Bruno Civel, directeur de l'Observatoire des énergies renouvelables. Il y a tellement de problèmes techniques nouveaux à résoudre.» Le vent cause en effet des soucis insoupçonnés du profane: doit-il être considéré comme une ressource naturelle, au même titre que le pétrole ou l'or? Si oui, faut-il modifier ­ et comment ­ les plans d'occupation des sols? La sécurité des avions peut-elle se satisfaire de loupiotes à l'extrémité des pales, ou celles-ci doivent-elles être peintes en rouge vif, comme l'exigent l'Aviation civile et le ministère de la Défense, qui envisagent également un pylône lumineux entre chaque turbine? On imagine le hoquet des riverains! Et que dire