Elle y a fêté ses 20 ans. Tout exprès, la caravane avait cuit pour
elle un «affreux gâteau de riz, et offert deux litres d'eau, parce qu'on était rationnés». Ce fut «le plus bel anniversaire de [sa] vie». Pas seulement parce qu'elle avait 20 ans. Mais parce que, déjà, les yeux tournés vers le Sud algérien, entre forêts de pierre et horizon de dunes, elle était l'amoureuse du Tassili. Ne dit-elle pas aujourd'hui: «Après vingt ans de Tassili, ma quête est loin d'être assouvie»? Quête de quoi, d'ailleurs? De préhistoire, de temps, de beauté ou de vérité? Tout à la fois, sans doute, sur ce gigantesque plateau saharien qui jouxte la Libye, aussi grand que les deux tiers de la France, où s'égrènent à flanc de rochers des fresques dessinées par des humains voilà plus de 10 000 ans, ou, comme elle aime à l'écrire, «cinquante siècles avant les pyramides».
«La vocation». Son premier amour fut Ramsès II. Sa première passion, l'égyptologie. Elle dit qu'«elle eut tout de suite la vocation». Autrement dit, dès l'enfance, une incommensurable «fascination pour l'histoire de l'humanité». Elle est devenue préhistorienne. Logique et simple, sauf que ça ne l'a pas été. Si Malika Hachid, née à Alger en mars 1954, a «senti très tôt que le pays avait besoin d'écrire son histoire», elle n'a été «ni poussée, ni vraiment empêchée». Il y eut les études «celles que je voulais faire n'existaient pas» , la guerre contre la France «quand on venait prendre mon père, ma mère se retrouvait seule avec ses