Le CNRS (Centre national de la recherche scientifique)
contre-attaque et dégaine plus vite que le ministre de la Recherche. En janvier, Claude Allègre déclarait, un rien menaçant, au mensuel la Recherche (1): «Nous sommes en train de procéder à une évaluation complète de la recherche française à l'aide du Science Citation Index», une banque de données qui recense toutes les publications scientifiques (2). Or, depuis 1992, le CNRS, le plus grand organisme de recherche français (et européen) avait pris l'habitude de tenir ce genre de comptes mais en conservait les résultats. Cette année, la direction du centre a décidé de les publier, comme une arme «scientifique» dans son «dialogue» avec le ministre. Avec une jubilation non dissimulée, puisque cette batterie de chiffres est censée démontrer que l'organisme remplit haut la main sa «mission centrale: produire des résultats scientifiques», selon Jacques Sevin, directeur de la stratégie et des programmes. D'entrée, un satisfecit: la «qualité» des articles publiés par les chercheurs travaillant dans les laboratoires financés et évalués par le CNRS, mesurée par le «taux de citation à deux ans des revues où ils sont publiés», est «du même niveau que celui des Etats-Unis», souligne Serge Bauduin, le directeur de l'Unité d'indicateurs de politique scientifiques (Unips) du CNRS. Donc supérieure à celle de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne et du Japon.
Le CNRS est un «acteur significatif» de la science mondiale avec «près de 7% [des pub