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Conserver ou détruire la variole.

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Les stocks de virus devaient être liquidés dans deux mois. Rien n'est moins sûr.
publié le 23 mars 1999 à 0h14
(mis à jour le 23 mars 1999 à 0h14)

Faut-il se débarrasser du virus de la variole? La maladie a été «éradiquée» il y a plus de vingt ans, en 1978, au terme d'une campagne mondiale de vaccination. Mais, depuis cette date, le sort des stocks de virus conservés ­ officiellement ­ dans deux laboratoires, aux Etats-Unis et en Sibérie, reste en suspens. Que faire de ces lots redoutables? Faut-il les conserver, à toutes fins utiles, pour la médecine ou la recherche? Ou les détruire et parachever ainsi une victoire de l'homme sur un virus, sans précédent dans l'histoire de la médecine? En juin 1996, la question semblait enfin tranchée. Le conseil d'administration de l'OMS (Organisation, mondiale de la santé) décidait que les stocks seraient détruits en juin 1999, laissant ainsi le temps aux scientifiques et aux politiques d'évaluer l'opportunité du geste. Mais voilà qu'à trois mois de l'échéance le débat rebondit aux Etats-Unis. Un comité d'experts de l'institut de médecine de l'Académie américaine des sciences a publié, le 15 mars, un rapport dont la principale conclusion, rapportée par le New York Times, ne prête guère à ambiguïté: la conservation du virus «pourrait conduire à de nouvelles et importantes découvertes pour la santé humaine», notamment la mise au point de nouveaux vaccins protégeant contre une hypothétique épidémie de variole. Le président Clinton ayant promis de suivre les recommandations du comité, il est plus que probable que la destruction des lots, qui devrait être débattue à l'OMS en mai, soit