Lyon envoyée spéciale
Les industriels des biotechnologies ne comprennent plus rien aux consommateurs. Leur inquiétude a hanté les travaux de BioVision, le premier Forum mondial des sciences de la vie qui a réuni ce week-end à Lyon une centaine de conférenciers sous l'enseigne ambitieuse du «Davos des sciences de la vie». Monsanto, Novartis, AgrEvo et autres fabricants d'OGM (organismes génétiquement modifiés) comme DuPont ou Rhône-Poulenc pensaient que les plantes transgéniques passeraient en Europe, comme elles l'ont fait aux Etats-Unis il y a dix ans. Erreur. Depuis que Marks & Spencer (Grande-Bretagne), Carrefour (France), Superquinn (Irlande), Migros (Suisse), Delhaize (Belgique) et Esselunga (Italie) ont annoncé à la mi-mars que les produits à leur marque ne contiendraient plus d'OGM, le malaise règne chez les fabricants de produits agro-alimentaires. Pouvaient-ils apparaître moins soucieux des préoccupations des consommateurs que la grande distribution? Evidemment, non: Danone, a-t-on appris de bonne source à Lyon, va supprimer les OGM de ses plats surgelés Marie tandis que Nestlé devrait proposer, selon les pays, des produits avec ou sans OGM. Pour les industriels des biotechnologies, il y avait urgence à contre-attaquer. «En Europe, nous avons déjà pris cinq à dix ans de retard», regrettait Willy De Greef, l'un des directeurs de Novartis, présent à Lyon avec tout l'état-major de l'entreprise. D'où l'idée de Raymond Barre, maire de Lyon et de François Gros, secrétaire