«Les Etats-Unis ont développé un système militaire utilisé par les
civils, l'Europe va mettre en place un système civil éventuellement utilisé par les militaires.» Jean-Jacques Dordain, le tout nouveau directeur de la stratégie de l'Agence spatiale européenne (ASE), présentait ainsi, hier à Paris, le prochain grand programme de l'Agence (1). Un système de localisation et de navigation par satellite équivalent au Global Positioning Satellite (GPS) américain, utilisé tant par le transporteur routier, voire le randonneur, que par les missiles américains.
Déjà baptisé GalileoSat, ce système, dont la mise en place devrait s'effectuer à partir de 2006, fait partie des programmes futurs qu'Antonio Rodota, directeur général de l'ASE, va proposer à la réunion des ministres européens en charge de l'espace, les 11 et 12 mai à Bruxelles. Une «ministérielle» (en jargon européen) qui doit décider de financer 12 programmes, pour les années 2000 à 2006, représentant, avec les satellites d'astronomie, un budget total d'environ 6 milliards d'euros (près de 40 milliards de francs). Amélioration de la puissance d'Ariane 5, développement d'un petit lanceur italo-français baptisé Véga, télécoms, observation de la Terre et participation à la station spatiale internationale s'y taillent la part du lion.
Pourtant, c'est GalileoSat qui attire l'attention, car il marque l'entrée en force de nouveaux partenaires, l'Union européenne et la Commission du «spatiales. GalileoSat devrait être en effet financé p