Une mission inattendue et controversée réveille un passé spatial
éclipsé, peut-être parce que particulièrement sinistre. Si, il y a trente ans, Armstrong et Aldrin gambadaient sur la Lune, on a oublié que huit ans plus tôt, en ce même jour du 21 juillet, Virgil Grissom (dit «Gus») devenait le deuxième Américain de l'espace, après un retour quasi fatal en mer. L'astronaute finissant par périr brûlé, six ans plus tard, en 1967, lors d'un test sur un pas de tir, à cap Canaveral. Ces événements douloureux, qui semblaient ne plus être l'objet que de récits historiques, reviennent dans l'actualité. Car, samedi, a débuté depuis port Canaveral une expédition qui doit durer environ deux semaines, sous la houlette d'un spécialiste du renflouage, Curt Newport, et avec le financement de la chaîne Discovery Channel, afin de retrouver dans l'Atlantique la capsule Liberty Bell 7, à bord de laquelle Gus avait grimpé un petit quart d'heure en orbite, avant de plonger, au sens littéral du terme. Au retour, l'issue de secours s'était brusquement ouverte, la capsule s'enfonçant presque illico dans l'océan, manquant de noyer l'astronaute. La capsule d'aluminium et titane reposerait aujourd'hui par environ 5 kilomètres de fond, non loin des Bahamas. «C'est dur à dire. Mais, si on retrouvait la capsule, certains indices pourraient expliquer pourquoi les choses se sont passées ainsi, dit aujourd'hui Jack Schmid (responsable des expositions à la Nasa). C'est important d'un point de vue historique.»