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Libération

Macro microbe. La plus grosse bactérie du monde, 0,7 mm, découverte dans des sédiments au large de la Namibie.

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par Véronique BERGERON
publié le 20 avril 1999 à 0h45

Avec des mensurations de sept dixièmes de millimètre de diamètre,

c'est une géante. La plus énorme des bactéries jamais découvertes, un colosse au royaume de Lilliput. Elle a d'ailleurs les honneurs de la couverture du magazine américain Science (1), et les microbiologistes semblent ne pas en être revenus. Thiomargarita namibiensis est non seulement jolie (elle lance des reflets bleutés, d'où son nom latin, qui signifie «perle de soufre namibienne»), mais elle est surtout visible à l'oeil nu. Tout a en effet commencé en avril 1997 au large de la Namibie. Un groupe de scientifiques vogue non loin de la baie de Walvis, à bord du Petr Kottsov, navire russe dédié aux expéditions scientifiques. A bord, la thésarde Heide Schulz (Institut de microbiologie marine Max-Planck, Brême), s'est mise en tête, comme ses collègues, de dénicher des bactéries «sulfureuses», plus particulièrement celles répondant aux noms de Beggiatoa et Thioploca. L'intérêt de ces micro-organismes, c'est d'être au coeur du cycle de la vie sur Terre. Ils assurent un constant recyclage de certains éléments clés des organismes vivants, le carbone, le nitrate et le soufre. Capables de réduire et d'oxyder ces éléments chimiques, les bactéries permettent leur dispersion tous azimuts, dans les océans, dans les sédiments, dans l'atmosphère, voire chez les autres organismes. Bref, percer leurs secrets, c'est aussi percer ceux du perpétuel recyclage terrestre. On avait déjà retrouvé ce genre de bactéries dans le Pacifi