Allaiter les souriceaux, veiller à ce qu'ils restent bien au chaud
tout contre les tétons et qu'ils ne s'égarent pas loin du nid douillet, c'est bien naturel pour une souris femelle qui vient de mettre bas. Surprise, l'origine de ce comportement maternel est en réalité très" mâle. C'est ce que vient de démontrer une équipe de chercheurs britanniques dont les travaux sont publiés dans la revue américaine Science (9 avril). Le généticien Azim Surani (université de Cambridge) et ses collègues ont découvert que la mise en oeuvre de cet «instinct» chez la souris femelle dépend du bon fonctionnement d'un gène (nommé Peg 3) reçu en dot de son propre père. C'est en créant des lignées de souris femelles porteuses d'un gène Peg 3 défaillant que les chercheurs ont mis en évidence ce mécanisme. Ils ont alors observé que ces souris étaient de fort mauvaises mères. Quasi incapables de nourrir leur portée, de rassembler leurs petits et de les «couver». Résultat: une forte mortalité des bébés. Pas de doute, Peg 3 régule leur comportement maternel.
A cela, rien de très surprenant: ce gène est réputé être actif dans les cellules de l'hypothalamus, structure du cerveau qui contrôle la sécrétion d'hormones sexuelles importantes pour la lactation, entre autres processus consécutifs à la reproduction. En revanche, cette découverte prend un relief particulier quand on regarde la façon dont fonctionne ce gène, selon qu'il vient du spermatozoïde paternel ou de l'ovule maternel. Et c'est ce qu'a fait