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Libération

La recherche verte n'est pas mure. Dispersées et sans structures, les sciences de l'environnement françaises accumulent du retard sur le plan mondial. Et les politiques en pâtissent.

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publié le 27 avril 1999 à 0h28

C'est un constat alarmant: la recherche française en environnement

se traîne. Les pays anglo-saxons et du nord de l'Europe ont plusieurs longueurs d'avance. Alors que 5% des publications scientifiques mondiales sont françaises, seules 3,3% se rapportent à l'environnement et 1,5% à l'écotoxicologie ou aux relations environnement-santé ­ deux domaines qui, ailleurs, bénéficient de l'attention des citoyens et des pouvoirs publics. «La participation française aux projets européens a atteint un peu plus d'un tiers pour les projets environnement contre un peu plus de la moitié pour les autres programmes, entre 1988 et 1994», constate Jacques Theys, directeur scientifique de l'Institut français de l'environnement (Ifen). Même avis de Lucien Brams, du Comité national d'évaluation de la recherche. En mars 1998, dans une étude prospective commandée par les pouvoirs publics, il confirmait «le retard net de la R & D [recherche et développement] en France en matière d'environnement, par rapport aux efforts déployés dans des pays de développement et de taille comparables».

Sur quoi peuvent bien, alors, se fonder les politiques (ministres de l'Environnement et autres collègues du gouvernement) pour décider de ce qui est bon, voire simplement préférable, pour la préservation des milieux et des ressources naturelles? Comment justifier face aux agriculteurs la taxation des pesticides quand aucune étude épidémiologique prouvant leur effet exact sur la santé n'a été menée? Comment la France peut