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Libération

«Helicobacter», en avoir ou pas.Responsable des ulcères, la bactérie prévient d'autre maux comme les cancers de l'oesophage.

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par Pauline LENA
publié le 4 mai 1999 à 0h52

La guerre sans merci déclarée depuis quelques années à la bactérie

Helicobacter pylori a permis de sérieusement minimiser les menaces d'ulcères et de certains cancers gastriques. Mais il ne faut pas crier victoire. Car Helicobacter pourrait bien constituer une barrière efficace contre de nombreuses autres maladies, guère plus sympathiques que celles dont elle est responsable. Que la bactérie disparaisse et on voit croître le nombre de cancers de l'oesophage et les problèmes de reflux gastro-oesophagien. «Ce n'est vraiment pas une très bonne idée de modifier brutalement le délicat compromis (qui s'est établi entre la bactérie et l'estomac, ndlr)», assure Katrin Prütsep, un des membres de l'équipe de Staffan Normark (Karolinska Institute, Stockholm) qui vient de publier un article à ce sujet dans Nature (1). Helicobacter pylori est en effet un occupant parfaitement normal de l'estomac humain, environnement hostile qu'elle a colonisé depuis des millénaires. Il s'est peu à peu créé un équilibre très subtil entre la bactérie et son hôte. La flore de l'estomac humain compte en effet pas moins de 6 000 bactéries différentes, dont un dixième seulement a été identifié. S'attaquant à Helicobacter, l'équipe suédoise a ainsi découvert que la bactérie produisait des peptides capables d'éliminer d'autres bactéries pouvant infecter l'estomac. Sans doute d'ailleurs pour une bonne (mauvaise?) raison: s'assurer le monopole de l'Eldorado gastrique! «Autre exemple édifiant, explique Katrin Prüt