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Libération

L'achat de souris et d'éprouvettes sous contrôle.Les labos doivent désormais obéir à la règle des marchés publics.

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publié le 4 mai 1999 à 0h52

Débureaucratiser la recherche!» C'était le slogan du ministre Claude

Allègre, lors de sa prise de fonction. Or, depuis janvier, les biologistes de l'Inserm (recherche médicale) et du CNRS sont plongés dans un océan de tracasseries. Se procurer les souris, les enzymes de restriction ou les anticorps dont ils font une ample consommation tourne au cauchemar. Motif, au ministère des Finances, la commission des marchés a décidé de mettre fin brutalement à une tolérance qui permettait à chaque laboratoire de négocier avec ses fournisseurs. Depuis le 1er janvier, les chercheurs doivent s'approvisionner sur la base de contrats négociés une fois par an, au niveau national, par leurs organismes, le CNRS et l'Inserm notamment. Les conséquences de cette «soviétisation»? «Désorganisation, produits manquants, énormes pertes de temps" et des hausses faramineuses de prix», résume Alain Prochiantz, directeur d'un laboratoire de neurobiologie (CNRS/Ecole normale supérieure) à Paris. Au CNRS, de nombreux contrats ont été signés. Mais, constate Alain Prochiantz, les prix sont la plupart du temps bien supérieurs à ceux qu'obtenait son laboratoire (1). Et des produits indispensables, comme des pièces d'usure de centrifugeuses ou du phénol qualité biologie moléculaire, ne sont pas disponibles, les fournisseurs ne faisant pas partie des marchés. A l'Inserm, la liste des marchés «part seulement aujourd'hui», avouait jeudi à Libération Claude Griscelli, son directeur général. Des contrats portant su