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Libération

Le plus vieux tronc commun.Il y a 370 millions d'années, «Archaeopteris» fut le premier arbre moderne.

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par Véronique BERGERON
publié le 4 mai 1999 à 0h52

Pas un dinosaure pour s'abriter à l'ombre de ses longues branches

horizontales (ils n'existaient pas encore), et certainement pas un humain. Ce roi de la forêt, qui pouvait culminer «à 30 mètres de hauteur», selon la paléobotaniste Brigitte Meyer-Berthaud (université de Montpellier-II), qui vient de lui consacrer un article dans Nature (1), plongeait ses racines voilà 370 millions d'années dans le sol humide des grands marécages de la Pangée, ce continent unique qui réunissait alors les terres émergées. Il s'y plaisait tellement qu'il continua d'ailleurs à pousser pendant les derniers vingt millions d'années du dévonien, dominant, en excellent stratège végétal, les forêts primaires de l'époque. Archaeopteris que les scientifiques virent jadis comme une fougère, d'où son nom (arkhaios: ancien; pteris: fougère), devient, avec les nouvelles découvertes, «le premier des arbres modernes». La photosynthèse, il connaissait. Le feuillage caduc, idem. Précurseur du groupe des gymnospermes (plantes à graines nues) tels les conifères, cet arbre du dévonien fut un «inventeur» naturel remarquable, dont les idées ont été reprises par ses successeurs. «Il captait un maximum de lumière grâce à ses longues branches horizontales, portant des feuilles dotées d'organes photosynthétiques remarquables (2)», explique Brigitte Meyer-Berthaud. Il savait grandir très efficacement, possédant «à son apex (le haut de l'arbre) des cellules méristématiques», qui se multipliaient rapidement. Etonnant, «Ar