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Libération

Viêt-nam. 50 ans après, les fouilles françaises reprennent dans le delta du Mékong. Oc-éo, la cité perdue des rois khmers

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par Bernadette ARNAUD
publié le 11 mai 1999 à 0h57

Viêt-nam envoyée spéciale

Cela faisait cinquante ans que des archéologues français n'étaient pas retournés travailler au Viêt-nam. Le dernier d'entre eux, Louis Malleret, avait dû interrompre ses fouilles en mars 1945, au moment du coup de force japonais en Indochine. Il pensait pouvoir revenir l'année suivante, mais n'avait eu droit qu'à un rapide survol aérien du gisement. Tout avait été laissé en plan, tel quel, en ce lieu qu'il avait découvert en 1942. Et pas n'importe quel lieu. Ce qui était, selon lui, la capitale du royaume du Funan, autrement dit le premier grand Etat de toute l'Asie du Sud-Est.

Depuis cet abandon contraint, un demi-siècle s'est écoulé. Les rizières ont envahi le delta du Mékong. Et c'est au milieu de ces grands miroirs verdoyants, où se reflètent continuellement les nuages et le ciel, que Pierre-Yves Manguin, de l'Efeo (Ecole française d'Extrême-Orient), et son équipe (1) ont rejoint, au sud du village de Vong The, dans la province d'An Giang, leurs collègues de la mission vietnamienne dirigée par le professeur Vo Si Khai (centre d'archéologie de l'Institut des sciences sociales d'Ho Chi Minh-Ville), en février et mars.

Mine d'or. L'Asie du Sud-Est, Pierre-Yves Manguin connaît. Depuis vingt ans, il «patauge» dans les mangroves et autres zones marécageuses. Du côté de Sumatra, il a découvert, au sud de Palembang, les vestiges d'une ancienne cité marchande mentionnée dans les Mille et Une Nuits (Libération du 14 avril 1998). Les fouilles en pareils endro