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Libération

L'or du Brésil dans les caisses des Louis . Deux chercheurs ont analysé dans un cyclotron des pièces du siècle des Lumières.

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par Olivier LASCAR
publié le 18 mai 1999 à 1h04

L'action se déroule en France, du début du siècle des Lumières

jusqu'à la prise de la Bastille. Tandis que différents Louis, de XIV à XVI, se succèdent sur le trône, les louis d'or s'amoncellent dans les caisses de l'Etat. L'époque est florissante: la France multiplie ses ventes de biens manufacturés, principalement à ses deux voisins espagnol et portugais. En moins d'un siècle, le nombre de pièces de monnaie passe du simple au double dans l'Hexagone. C'est seulement aujourd'hui que les scientifiques viennent de remonter avec certitude les routes de tout cet or et argent. Qui mènent en bonne partie aux mines du Brésil et de Colombie, comme l'expliquent dans leur livre Or du Brésil, monnaie et croissance en France au XVIIIe siècle» (1) le physicien Jean-Noël Barrandon, l'historienne Cécile Morrisson et l'économiste Christian Morrisson. Une provenance de «30% du Brésil et 8% de Colombie, pour les pièces de monnaie en or du XVIIIe siècle», peuvent-ils même préciser. Pour en arriver à ce genre de pourcentage, pas de déduction à la Sherlock Holmes, mais une mesure tout ce qu'il y a de physique, via un accélérateur de particules.

Empruntées à différentes collections publiques françaises, comme le cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale où le musée Puig de Perpignan, les pièces ont été analysées au Centre d'étude et de recherche par irradiation (Ceri), à Orléans. Dans un cyclotron utilisé en temps normal pour des recherches sur le cancer, chacune d'elles a été irradiée p