«C'est un phénomène extraordinaire, l'un des plus importants
découverts au XXe siècle. Et qui aurait bien valu un prix Nobel», estime Simon Diner, directeur de recherche au CNRS, l'un des «initiateurs» du livre sur le vide. En 1948, Hendrik B. Casimir, qui fut directeur de la recherche chez Philips, prédit (en utilisant l'électrodynamique quantique) que deux plaques métalliques conductrices parallèles placées très près l'une de l'autre devaient s'attirer. En 1958, a lieu la vérification expérimentale approximative mais il faut attendre 1997 pour une vérification très précise (1). L'interprétation de ce phénomène semble donner raison à ceux qui croient à un vide, siège de phénomène sauvages. Casimir lui-même écrit: «C'est la confirmation expérimentale (") que le vide contient une quantité énorme d'énergie (2).»
Ce que l'on appelle désormais «l'effet Casimir» peut être interprété de la manière suivante: le vide quantique (lire interview ci-contre), par construction, n'a pas une énergie nulle. Il n'est pas le même à l'intérieur et à l'extérieur des plaques. Entre les plaques, la densité d'énergie est plus faible, car seuls certains modes vibratoires sont possibles (à l'instar d'une cavité sonore). Il en résulte une force qui fait se rapprocher les plaques (3). Comme le dit de façon imagée Simon Diner, «l'effet Casimir, c'est le vide "comme si vous y étiez. Il y a moins de vide à l'intérieur qu'à l'extérieur et donc" ça pousse». Et de regretter que cette expérience ait été trop vi