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Libération

L'assainissement, un souci de nantis.Les pays pauvres, eux, ne parviendront pas à s'équiper de sitôt.

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publié le 15 juin 1999 à 23h33

«En quinze ans, le traitement des eaux usées en Europe a

considérablement progressé», assure l'Agence européenne de l'environnement (1). Les pourcentages de population bénéficiant de stations d'épuration varieraient «de 50% dans les pays au sud et à l'est de l'Europe, à 80% au nord et à l'ouest (dont la France, ndlr)». Sachant que les premiers n'assurent la plupart du temps qu'un traitement primaire, c'est-à-dire minimal, alors que les seconds atteignent les niveaux secondaire ou tertiaire, plus sophistiqués et plus chers, avec des résultats bien meilleurs pour la préservation de l'environnement.

L'épuration des eaux usées est un souci de pays riches, les autres ayant bien du mal à assurer un approvisionnement correct en eau potable. Pourtant, rappelle la Commission européenne dans un rapport de janvier 1999, «lorsque les eaux usées ne sont pas suffisamment épurées, elles provoquent principalement la pollution des ressources en eau potable, la perturbation écologique des rivières et des lacs (eutrophisation), ainsi que la dispersion d'agents pathogènes dans les eaux de baignade et les eaux conchylicoles».

Les pays pauvres auront du mal à combler leur retard. Pour commencer, il leur faudra des investissements faramineux pour installer des réseaux de collecte avant même que de construire, en bout de chaîne, les stations d'épuration. L'Europe du Nord, elle, a l'avantage de son héritage (des tuyaux en place depuis plus d'un siècle) mais ce n'est pas si simple. «S'il "suffisait d'