Nouveau complice des espions et autres agents secrets, l'ADN humain
peut être utilisé pour transmettre des messages cryptés. C'est ce que démontrent trois chercheurs américains (Mount Sinai School of Medicine, New York) dans un récent article: Catherine Taylor Clelland, Viviana Risca et Carter Bancroft ont réussi à transmettre, dans une missive ordinaire acheminée par la poste, un message invisible, littéralement «écrit» avec de l'ADN. Le texte codé, opportunément choisi («June 6 invasion: Normandy»), a pu être lu sans peine quatre jours plus tard par son destinataire, un biologiste de l'équipe.
Comment les chercheurs ont-ils pu produire du sens avec une molécule d'ADN? Elémentaire: ils ont exploité les caractéristiques naturelles de l'ADN. Le support de l'information génétique de l'espèce humaine et de tous les organismes vivants est une longue molécule formée de quatre «bases» qui fonctionnent comme les lettres d'un alphabet: adénine (A), thymine (T), guanine (G) et cytosine (C). Et chaque groupe de trois bases (triplet: ACT, TGC, AAC") est décrypté par la machinerie cellulaire comme autant d'informations. Ce travail de décodage s'effectue selon les règles du «code génétique» découvert en 1961. Un code «détourné» par les James Bond de la science pour crypter leur message. Dans leur expérience, chaque triplet de bases désigne donc une lettre de l'alphabet, des chiffres et des signes de ponctuation. AGT veut dire J, CTG correspond à U, etc. Ils ont ensuite écrit leur texte en