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Normes draconiennes en Europe. La plupart des pays appliquent des seuils plus sévères que ceux prévus par la loi de 1997.

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par Julie SER
publié le 22 juin 1999 à 23h09

En Europe, l'interdiction de l'amiante va se durcissant et sera

totale en 2005. La Commission européenne a voté, le 4 mai, une directive qui interdira la commercialisation et l'utilisation (1) de tous les types d'amiante (chrysotile et amphiboles, lire glossaire). A l'automne 1999, la Grande-Bretagne sera le neuvième pays à interdire l'amiante après la France, l'Allemagne, l'Italie, le Danemark, la Suède, les Pays-Bas, la Norvège et la Suisse. A l'opposé, la Grèce, le Portugal et l'Espagne en produisent encore.

Cette décision est une bonne nouvelle pour la santé des Européens, mais elle arrive bien tard. Dès 1906, un inspecteur du travail français, Auribault, avait observé de trop nombreux décès des ouvriers travaillant dans une usine de tissage d'amiante. Il aura fallu près d'un siècle pour passer de cette découverte à l'interdiction. Le danger a été le plus souvent caché, et les premières grèves antiamiante efficaces n'ont eu lieu, en France, que dans les années soixante-dix. Le flocage a été interdit en 1977. Quant à l'interdiction globale, il a fallu attendre la loi de juillet 1996 (et son décret d'application, en janvier 1997).

Dans toute l'Union européenne, il va maintenant falloir désamianter, ce qui demandera beaucoup de temps et d'argent. A l'université parisienne de Jussieu, il faudra entre douze et quinze ans de travaux au rythme actuel, pour un coût sans cesse réévalué et estimé aujourd'hui à 600 millions de francs. Les normes de sécurité pour les travailleurs de l'