Orsay, campus vert et poids lourd de la science hexagonale. Soleil
de juin, apéritif au restau des Pins, les jeunes chercheurs rencontrent Jean-Yves Le Déaut et Pierre Cohen, les députés missionnés par Lionel Jospin après la révolte anti-Allègre de décembre 1998, lorsque le ministre tenta une réforme à la hussarde de la recherche française. Le Déaut trinque avec une jeune femme, souriante et enceinte. Bio-informaticienne, «spécialiste en analyse de l'ADN par informatique», précise-t-elle. En plein dans les priorités gouvernementales depuis" au moins cinq ans. Elle vient de décrocher son poste de maître de conférences. Et lance son âge au député: «35 ans!» (1). Pas surpris, Le Déaut encaisse. En deux mois, 20 visites de laboratoires ou d'universités, 4 000 personnes rencontrées, 300 heures d'auditions, les deux députés ont vécu «une véritable immersion dans la recherche». Forçant le respect de Jean-Pierre Bourguignon, directeur de l'Institut des hautes études scientifiques (Bures-sur-Yvette), président du comité de pilotage de la mission parlementaire: «On pouvait craindre qu'elle ne soit destinée qu'à calmer les esprits et ne débouche sur rien.» «Impressionné» par l'abattage et le sérieux des députés, il espère maintenant que le colloque du 26 juin fournira à Claude Allègre «l'occasion de réformes majeures».
Cible. Des idées de réformes, Le Déaut en a plein le lourd cartable qu'il traîne d'un labo à l'autre. «C'est le premier succès de notre mission. Universitaires et che