Mark Sidzik, comme presque tout le monde, a un grand-père. Mais,
c'est moins fréquent, ledit grand-père a fait partie des physiciens qui se sont brûlé la conscience en participant au projet Manhattan. La suite est connue. Hiroshima, Nagasaki. La crainte d'avoir mêlé la quête du savoir et la possible destruction de l'humanité. Samuel Sidzik (1) fut, un jour de 1945, retrouvé mort. Suicidé, a-t-on dit. Assassiné, pense son petit-fils. Astrophysicien, la quarantaine célibataire" et, taraudé par cette histoire familiale, Mark Sidzik est le nouveau héros des polars de la série «Quark noir» (2). Un «superflic» de la science pour le compte de la World Ethics and Research (WER), ONG subventionnée par l'ONU pour traquer les docteurs Folamour et autres Frankenstein dans les labos de cette fin de siècle ou du début du prochain.
Création collective. Mark Sidzik a aussi une «mère». Laurence Decréau, qui a eu l'idée et dirige la collection «Quark noir». Pas possessive, elle partage avec quelques scientifiques et écrivains la conception in littero. C'est Gérard Toulouse, ex-président du comité d'éthique du CNRS, qui apporte l'idée de la WER. L'écrivain Jean-Pierre Andrevon la loge dans une tour du XIIIe parisien pour chinoiser son quotidien. Richard Canal exige que sa «grandma» soit une internaute fanatique. Pierre Bordage lui attribue le colt du grand-père mythique" Une création collective pour le cadre, l'ambiance, la personnalité et, ensuite, à chacun d'écrire un polar. Car polar il y a.