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Scientifiques de tous pays interrogez-vous.Ethique, argent, développement, «engagement» sont au programme de la première Conférence mondiale qui s'est ouverte hier à Budapest sous l'égide de l'Unesco.

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publié le 29 juin 1999 à 23h03

C'est sur fond de vrai-faux clonage, d'OGM (organismes génétiquement

modifiés) facteurs de discorde, sans oublier l'horripilant bug de l'an 2000, que s'est ouverte hier et pour quatre jours, à Budapest (Hongrie), la première Conférence mondiale sur la science (1). Une rencontre voulue par Federico Mayor, qui n'a pas oublié ses antécédents de biologiste et verrait d'un oeil ravi son passage à la direction de l'Unesco marqué par l'adoption de rien de moins qu'une Déclaration mondiale sur la science et l'utilisation des connaissances scientifiques (2). Un «nouvel engagement» pour la science du XXIe siècle (dixit les documents officiels), qui, adopté par près de 2 000 participants, serait du plus bel effet. Plus qu'un «effet de manches», lors d'une grande, belle, mais peu concrète réunion? Plus qu'une déclaration de bonnes intentions, quand le premier pays au monde pour la recherche et le développement, les Etats-Unis, ne fait même plus partie de l'Unesco?

Liberté. La proposition de déclaration, oublié un préambule consensuel qui ne fera de mal à personne («la science est universelle et doit être au service de l'humanité tout entière»), a toutefois le mérite d'affirmer quelques positions. Ainsi, «la promotion de la recherche fondamentale est une priorité». Affirmation qui ne va plus de soi à l'heure où la rentabilité rapide a le vent en poupe, les investissements intellectuels à long terme, beaucoup moins. Et où l'idée même d'un cheminement sinueux et aléatoire de la création de