Kennedy a donné le ton le 25 mai 1961, devant le Congrès : «Notre pays doit se vouer tout entier à cette entreprise: faire atterrir un homme sur la Lune et le ramener sain et sauf sur la Terre avant la fin de la présente décennie.» Et durant les années qui ont suivi, les Etats-Unis ont consacré tout l'argent nécessaire à la bataille spatiale : plus de 25 milliards de dollars (1). Car, en ces années de guerre froide, l'ennemi à battre, l'Union soviétique, a pris plusieurs longueurs d'avance. Spoutnik, 4 octobre 1957, premier satellite à être jamais mis en orbite. Youri Gagarine, 12 avril 1961, premier homme à faire le tour de la Terre. Pendant ce temps, hésitant entre plusieurs équipes et plusieurs types de fusée, les Etats-Unis sont à la traîne n'ayant pas su «prendre les décisions et mettre en place les ressources nécessaires pour acquérir le leadership», précise le vice-président Johnson dans un rapport sur l'espace, décisif pour la décision de Kennedy. Le programme Apollo va remédier à tout ça.
La fusée de la Lune
D'abord, les forces se concentrent autour de Wernher von Braun. Avec ses ingénieurs nazis, il a été récupéré par les Américains juste après la Deuxième Guerre mondiale, pour sa spectaculaire mise au point des missiles V2. C'est cette connaissance et cette expérience remontant déja à plus de trente ans qui vont être exploitées à fond. 90 % de l'argent spatial va dans la mise au point des lanceurs. En sortira un vrai monstre, la fusée Saturn V, 110 mètres de haut, 2