«Maman, tu vas aller sur la Lune?» C'est la question qu'a posée Bridget, 3 ans, à sa maman, Eileen, avant que celle-ci parte au travail. Si elle lui a dit que non («Pas assez d'essence dans la fusée», a-t-elle expliqué), elle va quand même pas mal s'en s'approcher, puisque qu'elle doit bientôt s'envoler de cap Canaveral aux commandes de la navette spatiale Columbia. La colonelle de l'US Air Force Eileen Collins, 42 ans, est devenue la première femme de l'histoire à commander un vaisseau spatial, manière pour son employeur, la Nasa, de marquer le 30e anniversaire de l'arrivée du premier astronaute sur la Lune" L'envol d'Eileen «marque la chute d'une barrière supplémentaire dans la conquête de l'espace, mais aussi de l'égalité entre les sexes», avait proclamé en mars le président Clinton, qui l'avait reçue à la Maison Blanche.
Bonne en maths. L'intéressée rechigne à brandir la bannière féministe. Elle a dit vouloir réussir sa mission «comme tout commandant et tout pilote de navette». Elle veut prouver qu'elle est là-haut, parce qu'elle a bien «l'étoffe des héros» («the right stuff»), et non parce qu'elle a le sexe qu'il faut («the right sex») comme le grommellent, paraît-il, certains machos attardés à la Nasa. La colonelle, raconte sa biographie officielle, est d'origine modeste. Son père, postier dans la petite ville d'Elmira (Etat de New York), où elle est née en 1957, la voyait plutôt comptable. Bonne en maths, elle était fascinée par les planeurs qui s'envo