Good morning, zdrazdvitsie, bonjour ! Deux Français en orbite en même temps, l'un (Michel Tognini) dans une navette américaine, l'autre (Jean-Pierre Haigneré) dans la station spatiale russe, c'est plus qu'un hasard de calendrier. C'est l'aboutissement logique des vols spatiaux «à la française» depuis une vingtaine d'années. Cette double coopération a fait des «spationautes» français tantôt des cosmonautes, tantôt des astronautes et pour certains tel Tognini les deux. Un «plus», selon Eileen Collins (lire ci-contre), qui a récemment vanté «la grande expérience qu'a Tognini des programmes russes».
Tout a commencé en 1982 avec Jean-Loup Chrétien, aujourd'hui âgé de 60 ans. En cette ère encore brejnévienne, le premier spationaute s'envole pour une station spatiale aujourd'hui disparue, Saliout-7. Son vol de neuf jours tombe mal. Il y a eu entre-temps l'invasion russe en Afghanistan, le risque d'intervention en Pologne" Le caractère encore très secret de l'astronautique soviétique donne une aura singulière au séjour orbital de ce fils de marin de La Rochelle, au faux air de Tabarly pour qui «l'attrait de l'espace est tout à fait similaire à celui de la mer». Avec ce vol Saliout, le Cnes (l'agence spatiale française) acquiert cependant une première expérience de vols habités, à l'époque où sont encore enfouis dans les cartons des projets