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Libération

La dernière étoile du soviétisme spatial. Après 1991, la coopération américano-russe a sauvé Mir de la faillite.

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publié le 28 août 1999 à 0h10

La Lune conquise par les Américains, les Soviétiques s'étaient juré

de prendre leur revanche dans la banlieue terrestre. Objectif: la construction d'une datcha en orbite. D'un poste avancé de l'humanité dans l'espace, où les cosmonautes pourraient faire reluire l'étoile du «socialisme réel». Alors que les Américains recyclaient un étage d'une Saturne-V pour le temporaire Skylab, en 1973, les Soviétiques s'engageaient dans un programme visant l'installation d'une base spatiale permanente. De 1971 à 1972, ils ont ainsi exploité sept stations Salyout, toutes détruites depuis. Puis, le 19 février 1986, une fusée Proton met sur orbite le module central de ce qui allait devenir la station Mir, un mécano spatial de 130 tonnes.

Recyclages. Ce module ­ 13 mètres de long, 4,2 de diamètre, 20 tonnes ­ abrite lieu de vie, systèmes vitaux et premier site d'expériences scientifiques. Moquette vert foncé pour le «plancher», vert pâle pour les murs et blanche pour le «plafond», il offre douche, toilettes et deux cabines, format placard à balais, aux équipages qui vont se relayer tous les quatre à six mois. Les cosmonautes respirent un air «terrestre», chauffé entre 18 et 28°C, et chargé en humidité entre 30 et 70% grâce au recyclage de l'air et de l'eau. Par ses hublots, ils peuvent contempler les étoiles et la planète bleue. Surtout, son dock spatial est doté de cinq postes d'amarrage ­ un longitudinal et quatre latéraux ­ pour de futures installations.

Records d'orbite. Durant treize années,