Une mémoire dopée «significativement» et des problèmes de
labyrinthes plus facilement résolus. Les souris manipulées génétiquement rebaptisées «Doogie» à cause d'un personnage très précoce de série télévisée par l'équipe du neurobiologiste Joe Tsien (Université de Princeton, New Jersey) et ses collègues Guosong Liu et Min Zhuo (Massachusetts Institute of Technology et université de Washington), ont exhibé des performances dans leur apprentissage bien meilleures que leurs congénères, selon l'article publié par les chercheurs dans Nature (1er septembre 1999). Ils ont utilisé un gène, le «NR2B» qui commande la fabrication d'une protéine, dénommée NMDA (pour N-méthyl-D-aspartate) et clé d'entrée (ou récepteur) dans le cerveau de signaux chimiques annonciateurs de sensations (douleur, vision d'une lumière). Il est déterminant pour l'apprentissage, lié à la capacité d'associer un événement à un autre, comme par exemple le système de récompense et de punition. L'activité de ce gène, comme la vivacité de réponse de sa protéine-récepteur, décline habituellement avec l'âge, et ce déclin retentit sur la mémoire.
Les chercheurs ont donné un supplément de copies du gène à leurs souris. Résultat, elles se souviennent quatre à cinq fois plus longtemps d'un objet que leurs congénères ordinaires, bref, «elles sont plus intelligentes», selon Tsien. De là à extrapoler vers l'homme ce que maints commentateurs n'ont pourtant pas hésité à faire il y a très loin, «l'intelligence» humaine ét