Le 3 décembre, l'Amérique doit à nouveau débarquer sur Mars, sous la
forme d'une petite sonde, nommée Mars Polar Lander. Lancé en janvier, le robot spatial est parti sans savoir où atterrir, mais la Nasa vient enfin de le décider: ce sera à 800 km du pôle sud de Mars, par 76° sud et 195° ouest, dans un site de 200 km sur 20. Les planétologues ont d'abord dû étudier très attentivement des milliers d'images et de relevés altimétriques de la «planète rouge» envoyés régulièrement par une autre sonde, Mars Global Surveyor, en orbite martienne depuis septembre 1998. Le choix n'est pas anodin.
Il a fallu à la fois maximiser les chances de trouver du neuf dans la quête du passé chaud et humide de Mars, et minimiser les risques d'accident à l'arrivée en sélectionnant un terrain le moins accidenté possible. La région est recouverte par un voile de glace d'eau et de gaz carbonique durant l'hiver austral, mais découverte durant l'été. Mars Polar Lander bénéficiera d'un jour permanent, car le site est à l'intérieur du cercle polaire et la sonde arrive à la fin du printemps local. De quoi assurer quatre-vingt-dix jours d'éclairage de ses panneaux solaires donc de vie au petit robot. Le sol semble être fait d'une succession de couches de poussière et de glace qui ont pu enregistrer le passé climatique de la «planète rouge». Un sol qui sera étudié en surface par MPL et sur quelques dizaines de centimètres de profondeur par deux petites sondes baptisées Deep Space 2 larguées lors de l