De 1970 à 1995, les richesses naturelles de la planète ont diminué
de 30%. En un quart de siècle, le couvert forestier est passé de 35 millions à 32 millions de km2 environ. Soit une superficie «perdue» dépassant celle du Bangladesh, de la Grèce ou de la Floride. La deuxième édition du rapport «Planète vivante», que vient de publier le World Wildlife Fund (WWF), état des lieux de la planète établi par la principale organisation mondiale de protection de la nature, multiplie les constats atterrants (1). «Les équilibres naturels sont vraisemblablement déjà rompus», estime le WWF, en ce qui concerne la consommation de poisson et les émissions de gaz carbonique. Pour les espèces marines, l'indice de conservation a baissé de 35% depuis 1970. Selon la FAO (les Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), 60% des zones de pêche dans le monde sont exploitées à la limite ou au-delà de leur viabilité. Pour l'eau douce, la situation n'est pas meilleure. Les biologistes s'inquiètent notamment du déclin, voire de la disparition de nombreuses espèces de batraciens dans le monde, y compris dans les parcs nationaux et les réserves naturelles, où leur habitat est protégé.
Un autre indicateur, celui de la consommation de céréales, révèle l'état de l'environnement. Elles constituent la majeure partie de l'énergie et des protéines consommées par l'homme. Dans les pays industrialisés, elles servent surtout à nourrir les animaux (dont la viande est ensuite consommée). Résultat: avec l'aug