Quatre ministres, pas moins, dont le Premier, vont découvrir, ce
matin, les frondaisons végétales du Jardin planétaire, sous les cimaises de verre et d'acier de la Grande Halle de La Villette. Comme le public, qui pourra y accéder dès demain pour cinq mois, les augustes visiteurs devraient être éblouis. Par la saisissante beauté des verdures odorantes mêlées aux bois, aux roches, aux vanneries, aux eaux mouvantes, aux brumes et aux élégants écrans vidéo. Eblouis, surtout, par la force de conviction émanant de cette lumineuse exposition sous-titrée: «Réconcilier l'homme et la nature», et dont l'objet est de faire état des connaissances de l'homme et des expériences que ses différentes civilisations entretiennent avec la nature.
Cette inauguration en grande pompe marque l'ouverture de la célébration de l'an 2000 par la France. A l'aube du troisième millénaire, quand certains rêvent encore d'explorer le cosmos, d'autres persistent à s'occuper de l'enclos planétaire qu'est la Terre. Préparée depuis trois ans, cette manifestation a été conçue par Gilles Clément, jardinier-paysagiste avant tout, écrivain en sus. Cet artiste dont l'une des qualités majeures est la modestie a déjà imaginé le parc André-Citroën, le parc Matisse à Lille, les jardins du château de Blois et le domaine du Rayol, dans le Var. «Le propos n'est ni une histoire des jardins, ni un état des dommages de la civilisation sur l'environnement, précise Bernard Latarget, président du Parc de La Villette. Il tente d'évi