«Il s'agit de publier une initiation à la réflexion, à un mode de
pensée, et non de distribuer des "comprimés pédagogiques.» Avec le Dictionnaire d'histoire et de philosophie des sciences (1), Dominique Lecourt, professeur de philosophie à l'université Paris-VII-Denis-Diderot, qui a piloté son élaboration pendant cinq ans avec un comité scientifique restreint (2), entend livrer de «l'information sur l'état de la réflexion». Avec les fulgurants développements scientifiques de ce siècle, on pourrait considérer l'entreprise comme de salut public. Il ne s'agit en aucun cas de «courir après les dernières découvertes» ou de prétendre à «l'exhaustivité». Mais de faire le point sur «l'état du savoir», ce qui peut aider à combattre certains maux, épinglés dans l'avant-propos: le sens «dogmatique» vers lequel s'est infléchie la pédagogie des sciences, le «positivisme ambiant» qui rebute de plus en plus ceux qui «ont affaire aux sciences de la nature, qu'ils soient chercheurs, ingénieurs, médecins, pédagogues ou étudiants», les «récits épiques» de la vulgarisation, qui peuvent se révéler mystificateurs" Bref, l'ouvrage s'adresse en priorité à ceux qui aimeraient (ou devraient) en finir avec les caricatures de la science.
L'idée du dictionnaire remonte à 1993. Cette année-là, Dominique Lecourt, qui mène ses cours universitaires de philo à l'intention d'étudiants scientifiques (physiciens, chimistes"), fait le constat que «manquent les instruments de travail». En l'occurrence, les ouvrages