A bord du «Marion-Dufresne»,
entre Brest et Roscoff envoyé spécial Comme croisière, les scientifiques auraient pu faire pire. Départ en mai depuis Fort-de-France aux Antilles. Remontée des côtes américaines puis incursion dans le Saint-Laurent et dans la rivière du Saguenay, un des paysages les plus beaux de la Belle Province. Petit tour vers la côte ouest du Groenland. Remontée sur sa côte Est jusqu'au Spitzberg. Fjords norvégiens, tour de l'Islande. Et arrivée à Brest, ce 8 septembre, avant de repartir vers Marseille.
Pourtant, les 250 scientifiques qui se sont succédé à bord pendant quatre mois n'étaient pas là pour se prélasser. S'ils ont embarqué sur le Marion-Dufresne, 120 mètres de long, le plus grand de la flotte océanographique française, c'est pour son carottier. «Le meilleur du monde, selon Patrick De Dekker de l'université de Canberra (Australie). Même les Américains, pas en manque de bateaux, payent pour venir ici profiter de ses carottes géantes»: de longs cylindres de sédiments «40 mètres en routine, jusqu'à près de 60 mètres pour le record, les plus longues jamais réalisées», arrachés au fond des mers par cette énorme seringue métallique. Et qui, en leur sein, cachent les traces des climats du passé.
La faute de l'océan.Si le Marion-Dufresne a suivi ce parcours, le long des côtes, c'est qu'il ne carotte pas au hasard. Il suit une «stratégie scientifique», celle du programme international Images (International marine global change studies (1)), explique son d