C'est une atrophie et non la destruction proprement dite des
neurones que le vieillissement provoque. Mieux, cette atrophie pourrait être combattue, et les neurones régénérés peut-être même chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Si cette bonne nouvelle n'est pour l'instant applicable qu'aux singes, elle ouvre la voie à de nouveaux traitements chez l'homme. Selon l'article (1) que vient de publier Mark Tuszynski (université de Californie), il est possible de «réveiller» des neurones qu'on croyait détruits par l'âge. Nous avons commencé par vouloir préciser «quelle était la proportion de neurones détruits par l'âge chez le singe rhésus, notre meilleur modèle de vieillissement pour l'homme», a expliqué le chercheur américain à Libération. Pour ce faire, il a choisi une zone bien spécifique du cerveau, la zone sous-corticale qui contrôle le cortex, siège notamment des activités cognitives et de la mémoire. Dans cette zone, plus souvent que dans le cortex lui-même, les neurones s'atrophient avec l'âge, ils semblent même parfois avoir disparu. Pour avoir le coeur net quant à cette possible mort cellulaire, Tuszynski a mené une manipulation audacieuse: après avoir prélevé du tissu conjonctif du cerveau, il y a injecté un gène déclenchant la production du facteur de croissance des neurones (NFG) et a replacé le tout dans le cerveau des animaux. Surprise, les neurones que les coupes de cerveau donnaient pour morts se sont comme «regonflés» avant de reprendre une act