C'est une histoire étonnante. La nuit du 17 août, où le séisme
d'Izmit a ravagé le nord-ouest de la Turquie, faisant, selon le dernier bilan officiel (1), 15 600 morts et 25 000 blessés, un couple d'éleveurs d'autruches de la région de Bolu dit avoir été sauvé par ses volatiles. Les animaux étaient si agités que le couple est sorti de sa maison" qui s'est effondrée quelques secondes plus tard. Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des animaux aussi sensibles à la catastrophe.
Il est toujours impossible de prévoir quand un séisme aura lieu. Une seule chose est certaine pour les géologues: en certaines régions sensibles du globe, la terre grondera. Izmit était dans ce cas. Aykut Barka, géologue à l'université technique d'Istanbul, n'en doute pas, qui a vu dans ce séisme la confirmation d'une théorie qu'il défend depuis 1997 et qu'il a explicitée vendredi dans les colonnes du magazine américain Science (2). Selon lui, les tremblements de terre de cette région suivent un itinéraire précis, il est même possible de savoir où la terre va trembler la fois suivante. Après Izmit, ce sera Istanbul. Mais toujours impossible de dire quand" d'où la panique la semaine dernière dans la capitale turque, suite à des «fuites» en provenance de l'institut sismologique de Kandilli. Les Istanbuliotes effrayés étaient persuadés, eux, de l'imminence du drame.
La publication d'Aykut Barka, spécialiste de tectonique des plaques, rassemble tous les éléments du puzzle. Le tremblement de terre du 17 a