Hier, dans les colonnes de Libération, Pierre Joliot et Philippe
Nozières professeurs au Collège de France réclamaient un «processus public et transparent» pour les choix de grands équipements scientifiques. Pour mettre fin, écrivaient-ils, au «fait du prince». Il est vrai que Claude Allègre a tout fait pour éviter la transparence dans l'«affaire du synchrotron» (1) son refus de construire, en France, le remplaçant (baptisé Soleil) de la puissante machine à rayons X d'Orsay, au profit d'une participation à une machine anglaise. Avec l'irruption de ce conflit sur la place publique, cela ne lui est plus possible. Du coup, Claude Allègre et les chercheurs s'écrivent. Et ces derniers mettent leur correspondance sur le Web (2).
Bonne nouvelle, puisqu'ils ne se parlaient plus. Mauvaise nouvelle, puisqu'ils sont toujours en total désaccord. En tout cas, tout un chacun peut prendre connaissance des arguments des uns et des autres, et ça, c'est une sacrée nouvelle.
Le ministre s'est donc fendu d'une longue lettre, signée d'un sec «Claude Allègre», où il expose sans prendre de gants les principes de sa politique et les raisons de son choix d'abandonner le projet Soleil. Pas fâchés d'obtenir enfin une explication, les «lurons» (ainsi se nomment les personnels du Lure Laboratoire pour l'utilisation du rayonnement électromagnétique) l'ont illico publiée sur leur site web" avec leurs réponses, point par point. Le ton est direct, c'est presque de l'e-mail, la violence des accusatio