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Libération

Les déchets ont de la ressource. Et si les entreprises appliquaient à leur fonctionnement le recyclage des écosystèmes naturels? Premier colloque d'écologie industrielle en France.

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publié le 28 septembre 1999 à 0h53

Troyes envoyée spéciale.

La semaine dernière, l'université de technologie de Troyes (UTT) a vibré de l'exaltation des pionniers en accueillant une conférence internationale sur l'écologie industrielle. Une première en France! Le thème a beau être «porteur et à la mode, sans doute central au XXIe siècle», à en croire Louis Côté, coordinateur international de l'UTT, cette nouvelle conception des relations entre l'industrie et la nature a jusqu'à présent davantage convaincu les Américains, les Japonais et les Européens du Nord. Mais le livre de Suren Erkman (1), pédagogue de l'écologie industrielle expliquée aux Français, a fait beaucoup d'émules dans l'Hexagone en un an.

«Ecologie industrielle ne signifie pas du tout industrie "verte, industrie de la dépollution», rappelait Suren Erkman lors de la soirée inaugurale. Au contraire: l'approche classique, qui consiste à traiter les pollutions des entreprises avant de procéder à des rejets ­ certes minimisés ­ dans l'environnement, à limiter la quantité de déchets avant de les enfouir ou de les incinérer, est mauvaise. L'écologie industrielle part d'un postulat très différent: au lieu de consommer des matières premières à l'infini pour produire des biens d'un côté, des déchets de fabrication de l'autre, mieux vaut s'arranger pour que les résidus d'une activité deviennent les ressources d'une autre. Il s'agit d'appliquer à l'industrie le fonctionnement cyclique des écosystèmes naturels. Inutile, dès lors, de dépenser des sommes folles