Envoyée spéciale à Pékin.
La fête de la Lune est à peine terminée que les Chinois regardent à nouveau vers le ciel. Bientôt, peut-être, un homme gagnera l'espace dans une fusée chinoise, une de ces Longue Marche qui font la fierté du pays. Depuis quelques semaines, Pékin bruisse de rumeurs sur un possible tir à l'occasion des cérémonies du 1er Octobre, un tir qui propulserait la Chine dans le club très fermé des puissances mondiales capables de lancer une capsule habitée dans l'espace.
«Cette semaine, d'ici à la fin de l'année ou en 2000, peu importe, ce lancement aura de toute façon lieu, affirme un expert occidental. C'est un des grands objectifs de la Chine, et celle-ci maîtrise maintenant la quasi-totalité des technologies nécessaires pour y parvenir.» L'aventure a commencé il y a presque trente ans, le 24 avril 1970, quand, d'un site proche du désert de Gobi, la Longue Marche 1 mit en orbite le premier satellite chinois, le Dongfanghong, ou Orient rouge en référence à la formule à Mao.
Le père Zedong. Beaucoup de chemin a été parcouru depuis, mais pas encore assez. Il ne déplairait pas à la Chine de franchir le siècle en montrant qu'elle peut faire aussi bien que les Etats-Unis et la Russie, en tout cas bien mieux que l'Europe. Récompensant il y a quelques jours des scientifiques chinois à Pékin, le premier ministre Zhu Rongji s'est ainsi plu à souligner que «la décision de développer l'arme nucléaire et le secteur spatial a été prise par Mao Zedong dans les années 60 et