Menu
Libération

La puce fait un saut de géant. Avec un transistor de 20 nanomètres, la France bat le record mondial de miniaturisation.

Article réservé aux abonnés
publié le 5 octobre 1999 à 1h03

En foot, c'est connu. En microélectronique moins. Pourtant, là

aussi, la France peut être championne du monde. Avec «un transistor de 20 nanomètres (20 millionièmes de millimètre)», le Leti (laboratoire du CEA à Grenoble) se place «en tête dans la course mondiale à la miniaturisation», proclame un communiqué du ministre de la Recherche, Claude Allègre, et du secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christian Pierret. Il est vrai que les ingénieurs du Leti (1) ont fait très fort. Sur une galette de silicium classique, ils ont en effet réussi à graver, à coup de faisceaux d'électrons, une tripotée de transistors de 20 nanomètres qui «fonctionnent pas trop mal», affirme Simon Deléonibus, le chef du projet. Un saut de géant relativement aux puces actuelles, comme le Pentium-III, qui «utilisent des transistors de 180 nanomètres». Et qui laisse loin derrière le dernier record, établi par Toshiba en 1993, avec 40 nanomètres. A l'époque, les spécialistes plaçaient à 30 nanomètres la limite impossible à franchir pour des transistors opérationnels. Une vision pessimiste effacée par le nouveau record du monde qui permet, en théorie, de multiplier par 16 000 les capacités d'une puce. De quoi faire tenir toute l'unité centrale d'un PC dans un téléphone portable. Ou de fabriquer des scanners médicaux capables de reconstituer des images en trois dimensions instantanément, utilisables par exemple au cours d'une opération. Le transistor du Leti représente un saut de quinze ans dans le futur de la mi