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Libération

Second souffle pour la thérapie génique. Aux bons soins du gène.Après dix ans d'expériences, priorité au traitement des cancers.

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par Pauline LENA
publié le 5 octobre 1999 à 1h02

La nouvelle a jeté un froid: un jeune homme de 18 ans, Jesse

Gelsinger, qui suivait une thérapie génique pour défaut génétique du foi, est décédé à Philadelphie (Etats-Unis) le 17 septembre, à l'hôpital de l'université de Pennsylvanie. Le Dr James Wilson, qui pratiquait l'essai sur Jesse et 17 autres malades, a décidé d'arrêter sa recherche jusqu'à ce qu'il ait compris ce qu'il s'était passé. Une annonce qui tombe d'autant plus mal que ce genre de traitement, qui «fête» aujourd'hui ses dix ans, connaît un deuxième souffle. On ne compte pas de semaine sans l'annonce d'une nouvelle tentative. Il y en avait 350 en juillet 1998, 396 au 1er septembre 1999. Les essais concernent 2 269 patients dans le monde entier, dont la grande majorité est américaine, comme 78,3% des essais. La France est au deuxième rang européen ­ avec 14 essais impliquant 97 patients ­ derrière le Royaume-Uni. Premier ennemi à vaincre: le cancer (63,6% des tentatives thérapeutiques), suivi des maladies héréditaires (13,4%).

Ambiance agitée. Quand le premier essai eut lieu en 1989, il fut vanté comme l'aube d'une médecine révolutionnaire. En implantant directement des gènes dans les cellules du corps, pour remplacer des gènes déficients ou pour produire des protéines thérapeutiques chez un malade, la thérapie génique devait permettre de tout soigner ou presque. Pour le public, le miracle n'a pas eu lieu. Mais, dans les labos, l'enthousiasme n'a pas fléchi: «Il ne s'est écoulé que dix petites années depuis le pr