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Libération

La mer monte sous l'Antarctique. La fonte de la partie ouest de la calotte glaciaire engloutirait les rivages sous six mètres d'eau"" dans 7000 ans.

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publié le 12 octobre 1999 à 1h09

Six mètres de plus! C'est ce qui adviendrait à l'océan mondial si la

glace de l'Antarctique de l'Ouest fondait brutalement. C'est l'un des scénarios catastrophes des climatologues, concoctés pour anticiper notre futur. Et dont la crédibilité s'appuie sur une particularité de cette partie du continent blanc: la glace y repose sur un sol nettement en dessous du niveau de la mer" qui peut ainsi la ronger petit à petit. A l'inverse des calottes de l'Antarctique de l'Est et du Groenland, solidement accrochées sur leur socle. Aussi, les glaciologues surveillent-ils avec attention cette masse de glace instable. Et s'interrogent pour savoir si elle ne pourrait pas disparaître à toute allure, en glissant vers la mer à un rythme accéléré, avec le réchauffement climatique que devrait engendrer la pollution en gaz à effet de serre. Une série de trois articles, parus dans la revue Science du 8 octobre (1) semble rassurer pour l'immédiat" mais prédit que la fonte totale du glacier est «inévitable». Une conviction fondée sur l'étude de la baie de Ross, ce vaste triangle grand comme la France, bordé à l'Est par les monts transantarctiques. Une immense baie totalement remplie par un glacier flottant de 300 mètres d'épaisseur. Il relâche régulièrement des icebergs géants ­ récemment les satellites en ont repéré un grand comme la Corse ­ qui vont fondre plus au Nord. Sous lui, la mer progresse. Mais quelle vitesse? Les glaciologues américains ont découvert que cette avancée s'effectue régulière