Pourquoi le nom de Nicolas Hulot sur un livre suscite-t-il invariablement soit une impulsion d’achat, soit un sourire condescendant? Parce que ce grand voyageur est une star de la télé, ce qui lui assure l’admiration du plus grand nombre et la méfiance des «élites averties». Celles-ci n’aiment guère les discours pédagos sur l’environnement, l’écologie, la nature. Elles savent, pour les étudier dans leurs universités ou les négocier dans des conférences internationales, que les choses sont effroyablement complexes. Qu’il est fort difficile d’expliquer à monsieur Tout-le-monde pourquoi non seulement la Terre est mal en point à la limite, on s’en moque , mais surtout comment ce péril menace immédiatement les conditions de vie de l’homme. Mais cette fois, les élites auraient tort de bouder: voici un ouvrage formidablement instructif, (presque) exhaustif et accessible.
Car Hulot, qui n'est pas un scientifique mais un metteur en scène des spectacles du monde, a sollicité des spécialistes incontestés pour l'épauler dans sa tentative de secouer le cocotier de l'indifférence. Ou plutôt ce que lui nomme la «pénurie de conscience en cette fin de siècle», qu'il explique par «la trop grande rapidité de circulation des informations». Le philosophe Dominique Bourg, connu pour ses travaux sur les relations de l'homme à la technique et aux machines, est plus cruel: «Viscéralement, je suis maintenant sensible à l'inertie mentale sur ces sujets (pollutions, effet de serre..., ndlr), une in