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Libération
Interview

«On espère trouver trace de vie».Pour les chefs de projet américain et français, cette mission est un défi scientifique majeur.

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publié le 12 octobre 1999 à 1h09

Amsterdam envoyé spécial

Voilà 36 ans que William O'Neill, spécialiste internationalement connu des vols interplanétaires, travaille au laboratoire JPL, l'un des plus prestigieux de la Nasa. Désormais à la tête de la mission de retour d'échantillons martiens (MSR), il vient de remporter ces dernières années un succès triomphal avec Galileo, la sonde qui a exploré Jupiter et les satellites galiléens Io, Europe, Ganymède, Callisto. Alors que certains connaisseurs du JPL nous ont avoué «s'être retrouvés KO debout» après l'annonce du crash de Mars Climate Orbiter, O'Neill, qui n'était pas du tout impliqué dans cette mission, préfère le «no comment» et dit «attendre les résultats de la commission d'enquête».

Christian Cazaux, du Cnes à Toulouse, a longuement travaillé sur Hermès, le petit avion spatial européen qui n'a finalement pas vu le jour. Chef de projet français de MSR, il se retrouve propulsé, avec cette mission extrêmement ambitieuse, sur le devant de la scène internationale. A deux mois de la prochaine «grande revue» américano-française de la mission, début décembre à Pasadena (Californie), interview à deux voix.

Pourquoi cet engouement redoublé pour la planète Mars?

William O'Neill: Tout s'est accéléré avec l'annonce à l'été 1996, qu'une trace de vie avait peut-être été vue dans une météorite martienne (1). Alors, la Nasa s'est dit: il faut aller bien plus vite que tout ce que nous avons prévu pour l'exploration de Mars. Il faut lancer une série de missions permettant de