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Libération

Ronde de Nobel autour de Soleil.

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publié le 12 octobre 1999 à 1h09

L'«affaire du synchrotron» continue de faire des vagues dans la

recherche française. L'abandon du projet Soleil, destiné à remplacer le synchrotron vieillissant d'Orsay au profit d'une machine franco-britannique implantée en Angleterre et financée en partie par la fondation Wellcome Trust, soulève appuis d'un côté et protestations de l'autre. Alors que le personnel d'Orsay refuse toujours de démarrer le synchrotron en signe de colère, jeudi dernier, douze personnalités, dont les Nobel Jean-Marie Lehn, Pierre-Gilles de Gennes et Georges Charpak, publiaient un texte soutenant «la politique générale» de «coopération européenne, sinon mondiale, pour la mise en place d'équipements particulièrement coûteux». Un net appui à Claude Allègre toutefois assorti d'une phrase sibylline: «Nous ne voulons pas nous prononcer sur le dossier du rayonnement synchrotron.» Parmi les signataires, on relève deux membres du Conseil national de la science (Roland Douce et Nicole Le Douarin), conseil qui vient justement de tenir une réunion «houleuse», selon un participant, sur le sujet. Claude Cohen-Tannoudji, le dernier en date des Nobel français, aurait refusé d'y approuver la décision ministérielle. Jean-Claude Lehmann, directeur de la recherche chez Saint-Gobain, aurait déclaré lors de cette réunion que, si l'exigence de coopération européenne est «légitime», cette dernière «doit répondre aux besoins». L'industriel doute d'ailleurs qu'une seule machine suffise pour les deux pays et souligne la néc